Saint-Michel à St-Wandrille(© Art et Symboles)
Nos ouvrages cités en référence :
Rouen Symbolique, Rouen Alchimique
Folleville Symbolique, Follevile Alchimique
Hélisthène Le Soleil de Vie
aint-Michel est un des trois Archanges reconnus par l’église catholique :
Saint-Michel (le combattant), Saint-Gabriel (l’annonciateur) et Saint-Raphaël (le guérisseur).
Il est parfois confondu avec Saint-Georges car lui aussi combat le dragon, mais alors que ce
dernier est un homme à cheval – cavalier – Saint-Michel est un Archange et est donc de fait
représenté ailé. L’origine de Michel est mi-kha-El, qui en Hébreu signifie littéralement :
« qui est semblable à Dieu »
voici ce que nous en dit Paul Le Cour :
« Ainsi que l'indique déjà clairement son nom Michael anagramme d'Alchimie, saint-Michel
est la représentation de l'alchimiste. Comme Hercule, Jason, Siegfried, il est représenté
tuant le dragon qui garde le trésor de la Connaissance hermétique. Ce caractère se trouve
encore renforcé par la constatation que le nom de saint-Michel s'est substitué souvent à
celui d'Hermès-Mercure. Il existe même en Vendée une localité portant le nom significatif
de saint-Michel-Mont-Mercure. Une statue de saint-Michel surmonte le fronton du Hiéron de
Paray-le-Monial, vestige des temps où s'y enseignait une certaine gnose hermétique. Le
saint-Michel de Frémiet a la tête entourée de rayons lumineux alternativement droits et
ondulés (ce qui n'est as sans signification). Il a conquis la lumière et son visage rayonne.
Comme Siegfried, il est revêtu de l'armure du chevalier, armure que l'on peut s'imaginer
recouverte de plaques d'or et d'orichalque « aux reflets de feu ». Par une fausse
interprétation du symbole, l'imagerie religieuse représente le plus souvent saint-Michel
terrassant le démon et non un dragon. C'est aussi le cas du groupe de la fontaine de la
place Saint-Michel de Paris. » Paul LE COUR – N°76 Revue Atlantis – 21 Mars 1938
Mont Saint-Michel(© Art et Symboles)
Un combattant ! Michel ou Michaël (qui est l’anagramme d’alchimie1 ) est le chef
de la milice des anges et à ce titre dirige les armées angéliques. Il a purgé le monde Céleste du mal
qui l’infestait et l’a jeté en terre (terrassé2 ). En tant que guerrier, il est
représenté robe courte et armé, soit d’une épée et d’un bouclier, soit d’une lance. Il peut aussi
être représenté enchaînant « la bête » ou tenant le fléau de la balance de justice (séparation du
pur et de l’impur) dans la main gauche, car il est aussi psychopompe, c’est-à-dire guidant les âmes
après la mort. Toutes ces représentations sont codifiées de manière très précise, et si certaines
sortent du canon elles sont soit dévoyées soit elles en sortent de manière accidentelle ou par ignorance.
Que fait Saint-Michel ? avec sa lance ou avec son épée. L’expression « terrasser » dont nous venons
de voir le sens, signifie bel et bien qu’il ne tue pas le dragon (il en a besoin), mais qu’il
le met en terre. Maintenant la pression sur ce dernier à l’aide de son pied droit, le pied gauche souvent
relevé rappelle sa nature céleste et aérienne. S’il ne tue pas le dragon, que fait-il de lui ? On note
que lorsque Saint-Michel utilise sa lance, celle-ci est positionnée précisément dans la gueule de la bête.
Le dragon garde un feu qu’il crache par la gueule, feu qu’il détient et que l’Archange doit lui reprendre
afin d’en faire bon usage. Voilà bien le travail du Héros : reprendre ce feu volé et réunir les forces
d’en-haut avec les forces d’en-bas. Dans ce combat, il dispose d’une arme qui le rend invincible vis-à-vis
du dragon : sa lance ! Mais ce n’est pas une lance ordinaire, il s’agit de la Lumière, lumière Divine,
celle contre laquelle le dragon ne peut rien. Henri Coton Alvart dans son ouvrage « Les Deux Lumières »
nous dit ceci : « L’arme de l’archange et l’agent qu’emploie l’alchimiste son humble servant sont une
unique et même chose, la seule qui puisse vaincre le dragon, la seule devant quoi il recule. C’est la
Lumière première, la merveille de la création initiale, créée par Dieu sans intermédiaire. » Et nous
voici donc introduits dans le monde mystérieux de l’alchimie.
1. « Ainsi que l'indique déjà clairement son nom Michael anagramme
d'Alchimie, saint-Michel est la représentation de l'alchimiste » Paul Le Cour – n°76 revue Atlantis.
2. « Dans le monde supérieur qui dispose des autres, MiKaEl a débarrassé le règne angélique de l'esprit
du mal en le jetant en terre. » Henri Coton Alvart – Les Deux Lumières.
3. Nommés de la sorte, assez ironiquement, parce qu’ils passaient leur vie à souffler sur les braises.