Roger Bacon(1214-1294), surnommé Doctor mirabilis (« Docteur admirable ») en raison de sa science
prodigieuse, philosophe, savant et alchimiste anglais, est considéré comme l'un des pères de la méthode scientifique
grâce à sa reprise, selon un auteur en 1996, des travaux d'Alhazen1. Pour Bacon, « aucun discours ne peut donner la
certitude, tout repose sur l'expérience », expérience scientifique ou religieuse. Il est le premier dans le monde
occidental à mettre en question des enseignements d'Aristote, observations à l'appui.
« Ce moine, méconnu et horriblement persécuté pendant sa vie, est la plus grande figure scientifique du Moyen Âge. C’est
le génie le plus vaste et le plus complet qui, dans cette longue période, se soit produit en Europe. »
Biographie
Roger Bacon est né à Ilchester, dans le Somerset, en Angleterre, en 1214 (selon Thomas S. Maloney). Vers 1228, à presque quatorze
ans, il commença ses études à l'université d'Oxford, où il put écouter Edmond Rich d'Abingdon (saint Edme, 1170-1242). Il obtint
vers 1236 le grade de maître ès arts (magister in artibus). On le trouve à Paris, à la faculté des arts, où il donne un enseignement
en 1237. Il rencontra Alexandre de Halès, Guillaume d'Auvergne, Robert Kilwardby, Pierre de Maricourt, Thomas Gallus. Sa première
grande période de production court de 1237 à 1250. Alors, il commenta et critiqua l'œuvre d'Aristote, dans des Quaestiones : sans
être une nouveauté ni une audace (Aristote avait été interdit en 1215, 1228, 1231, et ne sera considéré comme un pilier de la logique
que dans la Somme Théologique, à laquelle se ralliera l'Église quelques années après sa mort). Il composa sa Summa grammatica, deux
traités de logique : Summa de sophismatibus et distinctionibus et Summulae dialectices.
Il se fixa à Oxford, de 1247 à 1256, enseignant Aristote. La tour octogonale à l'extrémité sud du Folly Bridge est considérée par tradition
comme son lieu d'étude. Elle a été démolie en 1779, mais reproduite en 1787 sur une aquarelle des débuts de William Turner d'après une
gravure plus ancienne. Cette œuvre est conservée à la Tate Britain.
Il étudiait Adam de Marsh (Adam de Marisco, 1200-1259), théologien, homme de loi, scientifique. Selon son propre aveu, en 1247-1248, il se
détacha des enseignements scolastiques pour étudier les langues « sapientielles » (hébreu, grec, arabe, chaldéen) et les sciences (optique,
mathématiques, astronomie, etc.). On le dit disciple du grand homme de science Robert Grossetête (1168-1253), mais il ne l'a sans doute pas
côtoyé, plutôt étudié ses travaux en optique et mathématiques. Il entra en 1256 chez les Franciscains, l'ordre des Frères mineurs fondé par
saint François d'Assise et voué à la pauvreté. La même année, Richard de Cornwell devint le responsable des études scientifiques pour les
Fransciscains d'Angleterre, les relations furent hostiles. Il se peut qu'à cette époque, et pour plusieurs années (1257 ?-1266 ?), Roger
Bacon ait été, non pas emprisonné, mais plutôt interdit d'enseignement, confiné, surveillé, tracassé au couvent des franciscains de Paris ;
il dira ceci dans sa lettre au pape :
« Du fait de multiples malaises et d'infirmités diverses, je n'ai pu vaquer depuis dix ans aux occupations de l'enseignement... J'ai été tenu
par une injonction rigoureuse de mes supérieurs religieux à ne communiquer aucun écrit de mon cru. »
Il se montre très polémique à l'égard d'Albert le Grand, son contemporain (1200-1280) : « Tous ses ouvrages ne sont d'aucune utilité et nuisent
au contraire à la vraie philosophie. » Le concile de Narbonne, en 1260 interdit aux Frères Franciscains de publier sans autorisation. Son second
séjour à Paris s'étend de 1256 à 1280. Il fait la connaissance de saint Bonaventure, ministre général des franciscains depuis 1256.
Sa seconde grande période de production s'étend de 1260 à 1292. En 1265, à l'avènement du pape Clément IV (Guy Foulques), qu'il connaissait bien
depuis 1263 et qui l'avait en grande estime, sa recherche s'accéléra. Dès juillet 1266 le pape lui demanda de lui envoyer ses travaux, malgré les
interdits des constitutions de Narbonne, et en secret8. Roger Bacon rêvait d'une université parisienne fondée sur la connaissance non seulement
d'Aristote, d'Avicenne et d'Averroès, mais encore des sciences arabes — auxquelles il se sentait profondément redevable — et des langues arabes.
Il envoya au pape une lettre dédicace qui expose son programme (Epistula ad papam Clementem IV ), puis trois projets de somme philosophique et
scientifique : Opus minus (1265), Opus majus (1268), Opus tertium (1270), mais aussi le De speculis comburentibus (Sur les miroirs ardents),
quelques opuscules sur l'astrologie et l'alchimie. Il lâche cet aveu :
« J'ai beaucoup travaillé les sciences et les langues ; je m'y suis appliqué pendant quarante ans depuis que j'ai eu appris l'alphabet
[Alphabetum philosophiae : l'initiation à la science universitaire] ; pendant ce temps-là, je n'ai jamais été sans étudier, excepté pendant deux ans »
(« Multum laboravi in scientiis et linguis et posui jam quadraginta annos postquam didici primum alphabetum et fui semper studiosus et praeter
duos annos de istis quadraginta fui semper in studiis »).
Après la mort de Clément IV (novembre 1268), ses écrits furent en butte à des rétorsions. En mars 1277, l'évêque de Paris, Étienne Tempier,
interdit 219 thèses philosophiques ou théologiques. Déjà, cela concernait en partie Roger Bacon. Le maître général des Franciscains, Jérôme
d'Ascoli (futur pape Nicolas IV en 1288), condamna ses travaux vers novembre 1277 et interdit son œuvre chez les franciscains. On lui reprochait,
entre autres, ses opinions sur l'astrologie et certaines « nouveautés suspectes » (« novitates suspectas »). Il fut mis en prison à Ancône entre
1277 et 1279, car, depuis le concile de 1215, la prison est la peine infligée dans les procès d'Inquisition aux relaps, contumaces et fugitifs.
Mais il ne passa sans doute pas quatorze années dans des prisons ecclésiastiques, comme le dit la légende. Il rédigea de 1275 à 1280 son étude sur
le Secretum secretorum (Le secret des secrets), ouvrage occultiste qu'il croyait — à tort — d'Aristote. Vers 1280, il revint à Oxford. Vers 1292,
il composa le Compendium studii theologiae (Abrégé des études théologiques), qui résume sa pensée en philosophie et théologie.
Il mourut à Oxford le 11 juin 1294. Il aurait dit sur son lit de mort : « Je me repens de m'être donné tant de peine dans l'intérêt de la science. »
De 1295 à 1310, la législation des franciscains interdisait les livres d'alchimie et de magie.
Découvertes, réformes
Études sur l'optique
On doit à Roger Bacon d'ingénieuses observations sur l'optique (il eut l'idée de la trichromie) et la réfraction de la lumière ; une réflexion sur
l'arc-en-ciel — dont il mesure l'ouverture angulaire, 42°, et recense les variantes : rosée, fontaines, prismes — dans laquelle il prend position
pour la vision de Robert Grossetête plutôt que celle d'Ibn al-Haytham, ainsi qu'une description de la chambre noire.
On lui a parfois attribué l'invention de la poudre à canon14, celle des verres grossissants, du télescope, de la pompe à air et d'une substance
combustible analogue au phosphore ; on trouve en tout cas dans ses écrits des passages où ces diverses inventions sont souvent décrites avec une
bonne précision.
La poudre à canon. « En prenant une petite quantité de cette matière [la poudre], comme une pincée, on produit un formidable bruit, une lumière
éblouissante, et cela on l'obtient de bien des manières. On pourrait par là détruire des villes et des armées, à peu près à l'exemple de Gédéon,
qui, en brisant des vases d'argile et des flambeaux, en fit sortir un feu qui détruisit avec fracas une armée innombrable de Madianites ; et il
n'avait avec lui que trois cents hommes. » (« Nam soni velut tonitrus et coruscationes possunt fieri in aere, immo majore horrore quarn illa quae
fiunt per naturam. Nam modica materia adaptata, scilicet ad quantitatem unius pollicis, sonum facit horribilem et coruscationem ostendit vehementem,
et hoc fit multis modis, quibus civitas aut exercitus destruatur ad modum artificii Gedeonis, qui lagunculis fractis et lampadibus, igne exsiliente
cum fragore inestimabili infinitum Madianitarum destruxit exercitum cum trecentis hominibus »).
Il proposa dès 1267 la réforme du calendrier, sans avoir eu connaissance des travaux antérieurs d'Omar Khayyam.
Son plus grand mérite est d'avoir renoncé à la méthode purement spéculative et d'avoir conseillé et pratiqué lui-même l'expérience. Il pratiqua l'alchimie
et s'intéressa à l'astrologie.
Philosophie
En philosophie, il est classé, depuis Étienne Gilson, dans l'école appelée « augustinisme avicennisant », comme Guillaume d'Auvergne, cette école fait
de l'intellect agent séparé (dont parlent Aristote et Avicenne) le Dieu illuminateur (dont parle Augustin), donc le Verbe divin, deuxième personne de la
Trinité. Il croit que la philosophie est le résultat d'une influence de l'illumination divine dans notre esprit (per influentiam divinae illuminationis).
Roger Bacon recense trois voies de connaissance :
l'autorité, le raisonnement et l'expérience.
Il rejette l'autorité, qui s'appuie sur des raisons extérieures : « L'argument conclut et nous fait concéder la conclusion, mais il ne certifie pas et il
n'éloigne pas le doute au point que l'âme se repose dans l'intuition de la vérité, car cela n'est possible que s'il la trouve par la voie de l'expérience ».
Les œuvres de Bacon ont pour but l'intuition[C'est-à-dire ?] de la vérité, c'est-à-dire la certitude scientifique, et cette vérité à atteindre est pour lui
le salut. La science procédant de l'âme est donc indispensable. Le moyen de cette recherche est l'expérience, car en éprouvant la vérité, elle la révèle.
Ainsi, seule l'expérience est-elle source de certitude dans le domaine scientifique. Cette expérience se fait par l'autorité des savants et le raisonnement
spontané qui se tient au contact des choses. Bacon rejette ainsi les raisonnements purement abstraits qui sont stériles pour l'avancement des sciences.
Roger Bacon n'accorde pas autant d'importance que ses contemporains à la foi pour la recherche de la vérité dans le domaine scientifique. Pour lui, la connaissance
du divin et la révélation ne peuvent pas entrer en conflit avec la connaissance de la nature. Avant Francis Bacon et Gaston Bachelard, il dénonce, dans sa lettre
au pape et dans son Opus majus, quatre « causes générales de l'erreur humaine » : le fait de se cacher sa propre ignorance, « les exemples d'autorités fragiles
et indignes », le poids des mauvaises habitudes, enfin « les préjugés vulgaires » ; pour la théologie, il dénonce, dans son Opus minus sept péchés capitaux des
théologiens de son époque :
invasion par la philosophie, ignorance des sciences expérimentales et de la linguistique, culte de la personnalité, primat des Sentences de Pierre Lombard sur la Bible,
corruption des Textes saints dans leurs différentes versions, erreurs d'interprétation, enfin ignorance des propriétés des choses par les prédicateurs.
Roger Bacon comprit avant d'autres qu'Aristote avait commis quelques erreurs à propos des phénomènes naturels, ce qui ne l'empêcha nullement d'intégrer la pensée
d'Aristote, ainsi que celle de Platon, qu’il considère comme pères de l’Église dans l’histoire de la religion.
Il critique la théologie de son temps sur les aspects scientifiques. Il fut persécuté car il remettait en cause l’équilibre entre foi et raison, à l’avantage relatif
de la raison. Pour lui, la seule sagesse est celle des livres.
Roger Bacon a dénoncé les Croisades, qu'il concevait comme une entreprise de domination sur des peuples : plutôt que de massacrer les « infidèles », il aurait fallu
leur prêcher l'Évangile. Mais il constata alors que personne à son époque n'avait encore étudié de façon systématique les langues et les croyances des peuples à
atteindre.
Roger Bacon est l'un des précurseurs de la Renaissance. Il inspira Auguste Comte qui, dans le prisme des idées du xixe siècle, interpréta son œuvre d'une façon
peut-être réductrice et partiale.
Science
Pour Roger Bacon dans son Commune naturalium, la science naturelle (scientia naturalis) comprend l'optique (perspectiva), l'astrologie (astronomia judiciaria et
operativa), la science de la mesure (scientia ponderum), l'alchimie (alkimia), l'agriculture, la médecine, la science expérimentale (scientia experimentalis).
Roger Bacon n'est pas exactement le père de la méthode expérimentale, c'est plutôt un homme qu'il a peut-être rencontré, en tout cas, étudié, Robert Grossetête
(1168-1253)21. Néanmoins Roger Bacon promeut la science expérimentale. Il ne s'agit plus d'enregistrer des faits ou d'explorer empiriquement, par « expériences
naturelles et imparfaites », comme le fit Pline ; il ne s'agit pas davantage de produire des raisonnements, des arguments, à la façon d'Aristote ; non, il faut
pratiquer des tests, améliorer des savoirs opératoires, qui seront à la fois véridiques et utilisables. Roger Bacon est un des tout premiers à souligner la
nécessité de recourir à la vérification expérimentale (Opus majus, VI ; Opus tertium, t. I, p. 43). Cela dit, Bacon est, sur l'expérience, autant scientifique
que mystique. « L'expérience est double (« duplex est experientia ») : l'une passe par les sens extérieurs (...) et cette expérience est humaine et philosophique (...),
(l'autre consiste en) illuminations intérieures » (Opus majus, t. II, p. 169). La première expérience, physique, s'appuie sur des instruments adaptés et sur des
« œuvres certificatrices », des phénomènes astronomiques, optiques, fondés sur la vue, portant sur le monde corporel. La seconde expérience, mystique, consiste
en illuminations générales par l'intellect agent (Dieu lui-même) et en illuminations spéciales (intuitions particulières et personnelles). Le modèle sera donc
l'alchimie, l'alchimie pratique, opératoire, celle qui travaille « sur les métaux, les couleurs, d'autres choses », dont « le prolongement de la vie humaine ».
Il affirme la nécessité des mathématiques : « Toute science requiert les mathématiques » (« omnis scientia requirit mathematicam ») (Opus majus, t. III, p. 98).
Il a foi dans la science et dans la technique. Célèbre est ce texte, où l'on peut voir une anticipation des véhicules automobiles, des machines à voler, des sous-marins :
« On peut réaliser pour la navigation des machines sans rameurs, si bien que les plus grands navires sur les rivières ou sur les mers seront mus par un seul homme
avec une vitesse plus grande que s'ils avaient un nombreux équipage. On peut également construire des voitures telles que, sans animaux, elles se déplaceront avec
une rapidité incroyable. (...) On peut aussi fabriquer des machines volantes telles qu'un homme assis au milieu de la machine fera tourner un moteur actionnant des
ailes artificielles qui battront l'air comme un oiseau en vol. (...) On peut aussi réaliser facilement une machine permettant à un homme d'en attirer à lui un millier
d'autres par la violence et contre leurs volontés, et d'attirer d'autres choses de la même manière. On peut encore fabriquer des machines pour se déplacer dans la mer
et les cours d'eau, même jusqu'au fond, sans danger. (...) Et l'on peut réaliser de telles choses presque sans limites, par exemple des ponts jetés par-dessus les
rivières sans piles ni supports d'aucune sorte, et des mécanismes et des engins inouïs. »
Linguistique
Article détaillé : Philosophie du langage.
Roger Bacon a rédigé deux grammaires : Grammatica graeca et Grammatica hebraica, dont on ignore les dates de composition. On lui doit une Summa grammatica. Sa
linguistique développe une théorie de la signification naturelle, venue d'Augustin, qui sera reprise par Guillaume d'Occam. « Il élabore une sémantique très neuve
qui fait dépendre la signification non seulement du signe lui-même mais encore de celui qui en fait usage et de l'intention posée. Remaniant la distinction signe naturel
/ signe construit, il opte pour une logique fondée sur le sujet et sur la non-extensivité de l'énoncé. Selon lui, un discours n'est pas donné une fois pour toutes ni
son sens reçu sans conditions : sur ce point il s'oppose à Robert Kilwardy. Par ailleurs, il insiste beaucoup sur la dimension affective des syncatégorèmes, affirmant
qu'ils peuvent être utilisés tantôt sous le mode du concept tantôt sous le mode de l'affection, avec pour résultat un élargissement de l'analyse propositionnelle. »
Alchimie, astrologie, magie
Quant à l'alchimie, il faut d'abord séparer ce qui lui appartient de ce qui a été forgé. Le célèbre Miroir d'alchimie (Speculum alchimiae) a été écrit par un Pseudo-Roger
Bacon au XVe s. Cela dit, Roger Bacon décrit la fabrication de la pierre philosophale, dans sa Lettre sur les prodiges de la nature et ailleurs. Dans l’Opus majus, il
soutient que la médecine des métaux prolonge la vie et dans l’Opus tertium il pense que l’alchimie, science pratique, justifie les sciences théoriques (et non plus
l’inverse) : le premier, il voit le côté double (spéculatif et opératoire) de l'alchimie. Dans son commentaire du Secret des secrets (qu'il croit d'Aristote), il
rencontre une traduction de la Table d'émeraude.
Quant à l'astrologie, il écrit sur le sujet, par exemple un livre sur les jours critiques (De diebus criticis). Roger Bacon, bien de son temps, croit en l'astrologie :
« Il est manifeste que les corps célestes sont les causes de la génération et de la corruption de toutes les choses inférieures. »
Une des raisons pour lesquelles il a été condamné par Étienne Tempier et par Jérôme d'Ascoli fut cette opinion, exposée dans l’Opus tertium : il suffit de chercher
dans le passé la même configuration des astres pour arriver à faire une prédiction. Mais son opinion générale reste conforme à l'enseignement de l'Église :
« On ne peut rien objecter aux mathématiques qui sont une partie de la philosophie, mais seulement aux mathématiques qui sont une partie de la magie. C'est contre
ces dernières seulement que les saints ont parlé, alors qu'ils exaltaient les vraies mathématiques. Car les mathématiques sont doubles, les unes sont superstitieuses
quand elles soumettent toutes les choses et le libre arbitre à la nécessité et qu'elles prétendent à une connaissance du futur. »
Quant à la magie, Roger Bacon est un de ses adversaires (Epistola de secretis operibus naturae et artis et de nullitate magiae. Lettre sur les prodiges de la nature et
de l'art et sur la nullité de la magie, trad. A. Poisson, 1893).
« Tout ce qui ne peut être compris comme opération de la nature et de l'art ou bien est surnaturel ou bien est un phénomène illusoire et trompeur. (...) Deux erreurs :
les uns nient tout ce qui est surnaturel, et les autres, dépassant la raison, tombent dans la magie. Il faut donc se garder de ces nombreux livres qui contiennent des
vers, des caractères, des oraisons, des conjurations, des sacrifices, car ce sont des livres de pure magie. »
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